Longtemps isolé par les voies ferrées, le quartier de Sud-Gare s’est construit en marge de Rennes, sous la forme de lotissements pavillonnaires. Aujourd’hui, cette fonction résidentielle prend le dessus sur une activité commerciale en déclin, remettant en cause la cohésion de ce quartier à la fois ouvrier et villageois.

Pour contrer cette monofonctionnalité, je propose de réinvestir le concept d’archipel sur lequel s’est construit la politique urbaine de Rennes Métropole, en le transposant à l’échelle de Sud-Gare. Figure fractale à la fois unie et fragmentée, l’archipel évoque l’idée d’équilibre entre dépendance et autonomie. Cet équilibre, je propose de le retrouver grâce à la création d’archipels commerçants, dont l’implantation s’appuie sur le repérage d’un ancien maillage de boutiques aujourd’hui désaffectées.

Après ce repérage fastidieux de près de 40 anciennes boutiques dans le quartier, je choisis de me pencher sur deux «archipels» au Nord du quarter : Les Sacrés-Coeurs et Quineleu-Riaval, afin de mettre en pratique se projeter dans leurs usages potentiels.

A travers un livre blanc -dans le cadre d’une remise à neuf par la ville-, puis d’un cahier de prescriptions -à l’usage des commerçants-, ce projet propose la mise en œuvre de sols, réseaux, façades et mobiliers à la fois standardisés et personnalisables, dans l’objectif de créer une identité commune à cette intervention tout en soulignant les spécificités de chaque site.

Ces spécificités s’expriment par un travail sur des motifs, redessinés à partir des céramiques de façades à proximité ou sur les sites de projet. La décomposition de ces motifs crée une gamme unique de carreaux (bois gravé ou céramique) qui est utilisé en revêtement de sol, mais aussi mural (pour la paroi) et en façade (grilles ajourées sur rail).