Pendant mon cursus d'étudiante en architecture, je me suis intéressée problématique du relogement dans le cadre de la débidonvillisation.
J'ai choisi de poursuivre ces questions dans la ville de Casablanca, au Maroc.

Ce projet naît de la confrontation entre l'habitat informel des bidonvilles de Casablanca et l'habitat des lotissements en périphérie où est relogée aujourd'hui la population de ces bidonvilles. La conséquence de ce relogement est  un isolement et une fragilisation encore plus forte de la population relogée.

Il me paraissait donc nécessaire de s'affranchir de ce qui est planifié dans ces lotissements, en remettant au centre du processus les habitants. Mon rôle est donc de proposer un équilibre entre ce formel qui impose à la population un mode de vie et l'informel, qui est le potentiel humain de ce site.

Pour ce projet, je me suis projetée sur le lotissement d'Al Izdihar car il constituait un exemple type de lotissement de recasement : il y a à la fois des zones construites mais aussi des terrains en  friche dont le parcellaire peut faire l'objet d’alternatives à ce qui est planifié.

Face aux enjeux que porte ce lotissement, j’ai  choisi à la fois d'engager le projet sur ce qui est déjà construit, tout en proposant des alternatives architecturales dans les limites du programme «Villes sans bidonvilles». Ces alternatives prennent la forme de maisons partagées en deux logements, qui comportent chacun leurs propres espaces en terrasse et une possibilité d’extension strictement délimitée par une structure poteaux-poutre vide sur le toit-terrasse. Ainsi, dès que leurs moyens leur permettent, les habitants peuvent étendre leur logement sans nuire aux qualités de lumière et d’espaces extérieurs conçus en amont.